L’Ouganda développe sa première raffinerie pétrolière à Kabaale, dans le district de Hoima. En mars 2025, le pays qui avait précédemment annoncé le financement du projet sur fonds propres, a finalisé un accord de mise en œuvre avec l’investisseur émirati Alpha MBM.
Le démarrage des activités de la raffinerie de Kabaale est envisagé entre le 4ème trimestre 2029 et le 1ᵉʳ trimestre 2030. L’annonce a été faite mercredi 1er octobre par Michael Nkambo Mugerwa, directeur général d’Uganda Refinery Holding Company (URHC), dans le cadre de l’édition 2025 de la semaine africaine de l’énergie qui se tient depuis le lundi 29 septembre au Cap en Afrique du Sud.
Selon les détails fournis par Mugerwa lors du panel Invest in Uganda parrainé par la société publique ougandaise du pétrole UNOC, l’installation d’une capacité de 60 000 barils par jour devrait impliquer un investissement de 4 milliards de dollars, dont 40 % financés par l’État.
Le projet doit répondre aux besoins domestiques en produits pétroliers en intégrant notamment la production de produits pétrochimiques, de kérosène ainsi que le traitement du gaz, afin de créer plusieurs gammes de produits à valeur ajoutée.

Pour soutenir ce projet, un parc industriel associé qui réunit déjà 3 à 4 milliards de dollars d’investissements avec un potentiel de 1 à 2 milliards de dollars supplémentaires, est en construction, avec des infrastructures de voirie.
S’exprimant lors du panel, Irene Bateebe, secrétaire permanente au ministère ougandais de l’Énergie et du Développement minéral, inscrit le projet dans une trajectoire d’industrialisation et de sécurisation énergétique. Elle a rappelé l’extension des chemins de fer, l’objectif d’une capacité électrique diversifiée de 10 000 MW et 5 milliards de dollars déjà investis dans les infrastructures électriques.
Si d’après la Petroleum Authority of Uganda, la raffinerie devrait favoriser l’économie de plus de 1,23 milliard de dollars en devises pour l’État, l’installation cible par ailleurs, un positionnement régional, avec des flux prévus vers la Tanzanie et la RDC.
Cette orientation intervient dans un contexte où l’Afrique de l’Est reste largement dépendante des importations de carburants raffinés, faute d’infrastructures locales suffisantes. C’est notamment l’un des points évoqués par le rapport Opportunity for a Regional Domestic Market for Oil and Gas – Eastern Africa publié en août 2025 par la Commission africaine de l’énergie (AFREC).


